Des camping-cars payés avec des chèques falsifiés

[lerite]

CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE (Marne). Les gendarmes de Châlons enquêtent sur une série d'escroqueries opérées sur Le bon coin, portant sur l'achat de camping-cars au moyen de chèques falsifiés sans provision. Un couple de Châlonnais a été interpellé dans l'une de ces affaires et condamné jeudi à Sens (Yonne). De forts soupçons pèsent sur eux dans d'autres faits de même nature.

LES escroqueries opérées via le site de ventes en ligne Le bon coin sont devenues monnaie courante. En témoigne encore une série de malversations dont les gendarmes de la brigade de recherches de Châlons-en-Champagne ont été saisis à la suite d'une première plainte déposée en août 2012, dans l'Yonne, par un habitant de Villethierry, une commune située dans le canton de Pont-sur-Yonne.
Les soupçons reposent sur un couple issu de la communauté des gens du voyage, interpellé le 6 mars dernier sur l'aire d'accueil de la route de Suippes, à Châlons-en-Champagne. Les gendarmes châlonnais avaient alors prêté leur concours à leurs collègues de la brigade de proximité de Pont-sur-Yonne et de la compagnie de Sens qui avaient fait le déplacement jusque dans la Marne pour procéder à l'opération. Pas moins de 22 gendarmes avaient été mobilisés ce jour-là.

Cette intervention faisait suite à l'enquête portant sur l'escroquerie dont avait été victime cet habitant de Villethierry, un homme âgé de 61 ans, qui avait mis son camping-car en vente sur Le bon coin, au prix de 42 000 euros. En août 2012, la femme mise en cause dans cette affaire lui avait manifesté son intérêt, avant de lui donner rendez-vous. Celle-ci s'était ensuite rendue dans l'Yonne, munie d'un chèque de banque certifié par le Crédit agricole, puis était repartie au volant du camping-car. Mais quelques jours plus tard, le moyen de paiement s'était révélé être sans provision. Il s'agissait en l'occurrence d'un chèque falsifié au moyen d'un faux tampon de la banque.
Lors de leurs investigations, les gendarmes icaunais sont cependant parvenus à lever d'autres lièvres : plusieurs plaintes de même nature un peu partout en France, pour lesquelles le couple châlonnais est très fortement soupçonné. Le parquet de Châlons-en-Champagne a ainsi été saisi d'au moins cinq autres procédures impliquant directement la femme, Delphine Niess, âgée de 41 ans, dans des faits similaires commis, entre autres, à Saint-Quentin (Aisne), Béthune (Pas-de-Calais), Colmar (Haut-Rhin) et même à l'autre bout de la France, du côté des Côtes-d'Armor.

Placée en détention dans l'Yonne à la suite de son interpellation, en mars dernier, pour purger d'autres peines, cette dernière devrait être prochainement entendue par les enquêteurs de la brigade de recherches de Châlons-en-Champagne à ce sujet. Selon le parquet de Sens, une cellule spéciale a été créée pour tenter d'élucider des dizaines de plaintes d'escroqueries du même genre. En attendant de faire la lumière sur ces affaires, Delphine Niess a été condamnée, jeudi, à dix mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Sens pour l'escroquerie liée à l'achat du camping-car à 42 000 euros. Un mandat de dépôt à été délivré à son encontre. Celle-ci n'a reconnu qu'à demi-mot les faits qui lui étaient reprochés. Comparaissant libre, son concubin ne s'est quant à lui pas présenté à la barre du tribunal. Il a néanmoins été jugé par défaut et reconnu coupable de recel. Il a écopé d'une peine de six mois d'emprisonnement et il est désormais recherché, un mandat d'arrêt ayant été délivré par le tribunal à l'issue de l'audience.