Rabolliot a écrit :
La bouillie bordelaise est un sulfate de cuivre, elle sert entre autre à traiter les tomates, patates, et vigne contre les maladies cryptogamiques, nous mangeons des patates, des tomates, quand au vin .........
Les produits autorisés pour le bio sont des produits qui justement n'ont pas de répercutions néfastes dans l'environnement.
re
j' en conviens mais .................!
Écotoxicologie
La bouillie bordelaise est employée en maraîchage et surtout en viticulture depuis le début du XXe siècle. Son usage courant et banalisé, comme celui du cuivre, explique qu'elle n'a pas fait l'objet des études d'impact et de sécurité obligatoires pour les pesticides modernes. Sa toxicité est paradoxalement encore mal cernée.
Elle est étiquetée comme produit « dangereux pour les organismes aquatiques » avec l'étiquette de danger Xi (Phrases risque n°36)
Accumulation : Un usage répété de la bouillie bordelaise conduit à une accumulation du cuivre dans le sol, car ce métal ne se dégrade pas, hormis en milieu acide, et est conservé dans le sol. Une étude de l'INRA a trouvé plus de 200 mg de cuivre par kg de sol (sa teneur naturelle variant de 2 à 60 mg/kg).
Ces concentrations peuvent être toxiques pour les micro-organismes du sol, pour la vigne elle-même ainsi que pour les animaux et les poissons. Le cuivre peut aussi tuer les vers de terre qui jouent un rôle important dans l'entretien du sol, de même inhibe-t-il l'activité de nombreuses bactéries et champignons utiles comme auxiliaires de l'agriculture 3.
Reprotoxicité : En 1988, Holland et White ont montré in vitro que l'inhalation par le rat d'un aérosol de chlorure de cuivre, conduisait à une délétion de la spermatogenèse (apparition d'une immobilisation irréversible du sperme) et à une diminution du poids testiculaire, ainsi qu'à une chute des hormones sexuelles après 4 mois d'exposition à 19,6 mg/m3 de cuivre (Gabuchyan, 1987). Ces auteurs et d'autres 4 estiment que c'est la reprotoxicité du cuivre qui pourrait expliquer l'efficacité contraceptive des stérilets de cuivre.
Voir aussi le rapport 5 de l'INERIS sur le cuivre.
Phytotoxicité : Elle est à très faible dose très toxique pour les mousses, lichens et algues. Son utilisation pendant la période floraison - nouaison est à proscrire car elle provoque la coulure.
Bioturbation, Bioaccumulation : En s'accumulant dans les sols et sédiments, il finit par atteindre des niveaux de toxicité suffisant à tuer des moutons pâturant aux pieds de vignobles français traités depuis plusieurs décennies. Si le vignoble ancien français continuait à recevoir les mêmes doses de cuivre, le seuil toxique y serait atteint pour les mammifères en quelques décennies.
La cinétique du Cuivre dans le sol varie beaucoup et de manière parfois complexe 6, sa teneur en humus (selon le taux et la qualité de la matière organique…) son pH (le Cuivre est beaucoup plus mobile et toxique dans un sol acide), l'humidité du sol, et la circulation de l'eau.
Biodisponibilité : Sous forme d'ion libre, il ne pénètre que lentement les organismes, mais sous certaines formes (organique ou inorganique) complexées (par exemple quand il se lie au diéthylthiocarbamate ou DDC), il devient très lipophile ce qui lui permet de pénétrer les organismes et de s'accumuler dans les membranes plasmiques 7.
Il peut ainsi être bioaccumulé, notamment par les bryophytes 8 ou dans l'eau par le périphyton 9.
Toxicologie[modifier]
Le cuivre est un oligoélément nécessaire à très faible dose chez les mammifères. Il devient toxique pour l'homme avec des effets aigus au delà de 0,3 à 1,4 g/kg de poids corporel (toxicité variant selon les spécialités), le sulfate de cuivre étant le plus toxique 10,11,12,13,14.
La conjonctivite est 24 % des symptômes recensés 15 ; Si les effets les plus douloureux ou impressionnants concernent les yeux, ce sont les muqueuses et la peau qui sont les plus couramment touchés (dermites ou eczémas constituent jusqu’à 80 % des cas recensés), devant les problèmes respiratoires et irritations nasales15.
Un syndrome pulmonaire dit Vineyard Sprayers' Lung a été décrit chez des ouvriers viticulteurs portugais manipulant la bouillie bordelaise ; une pneumopathie interstitielle (parfois fibrosante), caractérisée par l'apparition de granulomes histiocytaires et de nodules fibrohyalins contenant du cuivre. Une forte incidence d'adénocarcinomes (surtout des carcinomes des cellules alvéolaires) a été rapportée chez ces patients, et aussi dans certains cas des lésions hépatiques (fibrose, cirrhose micronodulaire, angiosarcome) et une hypertension portale 16,17. On a aussi trouvé du cuivre dans les macrophages prélevés dans les expectorations d'ouvriers chargés de pulvériser la bouillie bordelaise sur la vigne 18,19.
Pour toutes ces raisons, ce produit est étiqueté « Xi » : produit irritant pour les yeux et par contact avec la peau.
Sans être très toxique par ingestion de faible dose telle qu'elle est préparée, la bouillie bordelaise est un produit toxique, voire très toxique s'il est inhalé ;
DL50 aiguë orale (rat) DL50 > 2 g/kg (Pour comparaison : DL50 oral du Glyphostate est de 1.6g/kg et DL50 de la Caféine est de 0.2g/kg).
DL50 aiguë dermique (lapin) DL50 > 2 g/kg
CL50 aiguë inhalation 4h (rat) CL50 4,04 mg/kg
Irritation oculaire (lapin) Irritant
Les risques liés à l'inhalation ne semblent pas avoir été étudiés chez l'homme, mais l'OMS relève qu'une exposition chronique à des aérosols ou vapeurs de "bouillie bordelaise" chez des salariés induit une augmentation de l'absorption et de l'accumulation de cuivre dans l'organisme