Les touristes qui voyagent en camping-car ont jeté leur dévolu sur Merlimont, au grand dam de certains riverains, qui les accusent de jeter leurs déchets ou faire leurs vidanges n'importe où. « Après Berck et Le Touquet, ils viennent ici, on en voit de plus en plus depuis deux-trois ans », relève le propriétaire d'un camping. Les camping-caristes apprécient particulièrement la place de la gare, qui offre du stationnement et une belle vue, devant le sentier de randonnée dans les dunes protégées. Le propriétaire du camping les accueillerait bien chez lui, « mais ils trouvent ça trop cher ». Pourtant, assure-t-il, lui comme d'autres ont affiché des tarifs « bas », mais rien n'y fait. « Ils trouvent tout trop cher, confirme-t-on à l'accueil d'un autre camping de la station, c'est une autre mentalité, ils ne veulent pas payer trop cher, ils veulent être libre, faire des kilomètres... » Dans ce camping, « on accueille quelques camping-cars, mais pas plus qu'avant. Il y en a même qui viennent faire leur plein d'eau en douce quand les bureaux sont fermés... »
Pas d'aire dédiée
Mais il ne s'agirait pas de mettre tous les camping-caristes dans le même panier. Pour Sigrid et Frank Libbach, deux Allemands qui stationnent sur le fameux parking de la gare, il y a bien quelques déchets, « mais ce ne sont pas toujours les camping-cars ! Vous voyez cette bouteille ? Ce sont des enfants qui l'ont jetée ». Eux assurent qu'ils respectent la nature et la ville. Et à ceux qui les disent radins, il répondent qu'ils aiment « aller au restaurant, acheter une baguette et des croissants le matin », qu'ils font leurs courses au supermarché et repartent avec des souvenirs... Quant à leurs vidanges et leurs pleins d'eau, « nous allons sur les aires faites pour ça à Berck ou au Touquet, où l'on paye 2E ». Une attitude que les riverains mécontents aimeraient voir tout le monde adopter. « Qui paye pour le ramassage de leurs déchets ? Et l'eau qu'ils prennent au cimetière ? C'est nous ! s'exclame un habitant, qui croit savoir que 7 à 8 bennes sont ramassées par les services de la ville les week-ends. Nous, on paie 400 E pour deux personnes pour une benne ! » D'autres, dont la terrasse donne sur la place de la gare, sont plus magnanimes : « C'est vrai qu'il y en a beaucoup, mais cela ne nous dérange pas. Vous savez, il n'y a pas qu'eux qui jettent des déchets ! Et puis ça fait de l'animation. » Le maire, Jean-François Rapin, reconnaît que « c'est un système de vacances de plus en plus important, qui met une pression en zone touristique ». Mais pour verbaliser les dépôts d'ordures illégales, « il faut prendre les gens sur le fait, et c'est strictement interdit d'interdire ces véhicules sur un territoire, hormis sur un site classé ». Seule solution : créer une aire dédiée. « C'est à l'étude, mais il nous faut le foncier et c'est très cher à installer, il y a beaucoup de normes à respecter. » Une aire coûterait ainsi 5 à 10 000 E par emplacement. « Un problème difficile à régler mais sur lequel on se penche. » • A. F.
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